Luz Editions au cœur de la cuisine avec Aurore à Lisbonne

Interview Luz Editions avec Aurore Hainaux

Luz Editions et Aurore Hainaux partagent plusieurs passions. La principale est sans aucun doute l'amour profond pour le rapprochement des gens à travers la nourriture et les belles pièces qui ornent la table et la cuisine.

Rejoignez-nous et plongez dans son récit inspirant de réinvention et de maîtrise culinaire à Lisbonne...

 

1. Racontez-nous votre histoire, qui est Aurore Hainaux ?

Je suis née à 4 heures du matin, c'est pourquoi je m'appelle Aurore. C'est un prénom que j'aime de plus en plus, surtout depuis que j'ai déménagé au Portugal, où je m'appelle Aurora. Ce "A" final change tout, il réécrit ce que je veux être.

Jusqu'en 2013, j'étais Aurore à Bordeaux, où j'avais déjà ouvert plusieurs portes. Après des études de lettres modernes et de communication, je suis devenue publiciste musicale. Mon amour pour la musique ne m'a jamais quitté, j'écoute quotidiennement des sons très variés, je reste curieuse des productions actuelles et j'aime danser.

Après la naissance de mon fils Samuel en 2006, j'ai décidé d'apprendre à cuisiner. J'attendais ce moment depuis longtemps, mais je ne savais pas quand il arriverait. Je me suis inscrite dans une école hôtelière, j'ai fait des stages et j'ai lancé mon activité de traiteur tout en travaillant pour une autre femme traiteur, Christel Désile, à qui je dois beaucoup.

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©CharlotteValade

À Lisbonne, j'ai relancé une activité de traiteur qui s'appelle tout simplement Catering Lisboa. Le mot "traiteur" n'existant pas en portugais, j'utilise le mot anglais, prononcé à la française, en attendant d'inventer un nouveau terme. J'ai également tenu la Cantina Minúscula à Campolide, un petit espace presque privé où j'ai cuisiné et servi cinq déjeuners par semaine pendant deux ans et demi. Autour d'une grande table commune, j'accueillais chaque jour une dizaine de personnes. C'était une période joyeuse, créative et légère. Puis, COVID.

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©CharlotteValade

J'ai passé les deux années de pandémie à apprendre à faire du fromage. Ma première expérience s'est déroulée à Serra da Estrela avec Ana Teresa Matos, une bergère militante qui replante des dizaines d'hectares brûlés avec des glands et d'autres graines d'arbres indigènes. Avec son troupeau d'une quinzaine de brebis, elle parcourt la lande et produit du fromage au lait cru, Serra da Estrela DOP.
J'ai également travaillé à la fromagerie Ortodoxo à Setubal, où j'ai appris à fabriquer un fromage de chèvre à la française avec une croûte de geotrichum qui donne au fromage sa saveur. J'ai voyagé en Ardèche et en Mayenne pour affiner mes compétences et travailler avec les troupeaux. Après la pandémie, j'ai repris mon activité de traiteur".

2. Qu'est-ce qui vous a incité à poursuivre votre passion pour la cuisine et à en faire votre métier à Lisbonne ?

Mon premier voyage à Lisbonne s'est fait dans une Ford Fiesta en 1999. Le deuxième a été effectué en train de nuit d'Hendaye à Lisbonne en 2009. Inévitablement, en 2013, après la naissance de mon deuxième fils Joaquim, je suis arrivé à Lisbonne dans un camion de déménagement.

Lisbonne a toujours été pour moi une terre de lumière, une version un peu grinçante des grandes villes au passé flamboyant, avec la présence fantasmée du Brésil en prolongement. Mais ce qui fait la spécificité de Lisbonne, ce sont les Portugais.

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©CharlotteValade
L'inspiration première vient des contrastes entre l'immense luminosité du Tage, du ciel et de la ville et l'obscurité des minuscules tascas où les Portugais mangent les mêmes plats 365 jours par an. C'est le contraste entre cette immobilité séculaire et un espace où tout peut être créé. Lisbonne est devenue un lieu où tout est possible si l'on est créatif, curieux et patient. C'est le contraste entre la simplicité avec laquelle les Portugais grillent le poisson "escalado" et les innombrables façons de déguster un simple café dans un bar.
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La cuisine étant un "langage universel", avant même de maîtriser le portugais, j'ai pu m'exprimer à travers elle. Naturellement, j'ai voulu poursuivre mon activité de traiteur. J'ai pris le temps d'apprendre les bases de la cuisine portugaise, comme la cuisson du poulpe et du calamar, les sauces épicées et la mirandesa. J'ai maîtrisé la recette rare mais non moins facile du bacalhau verde avec une béchamel à la coriandre. J'ai aussi une version en salade du bacalhau à Gomes de Sá que les Français adorent.

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Ce qui est enthousiasmant à Lisbonne, c'est la disponibilité et la qualité des produits frais. Les nombreuses nationalités qui vivent ici font qu'il est plus facile de trouver du zaatar, du basilic thaïlandais ou de délicieuses mangues qu'ailleurs en Europe. Ici, on peut ouvrir un livre de cuisine juive ou marocaine sans avoir à se battre pour trouver des ingrédients".

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3. Comment décririez-vous l'évolution de votre travail au fil du temps ?

C'est comme la respiration, un corps en mouvement qui s'efforce de maintenir un rythme continu. Ce n'est pas facile. La restauration est un métier fatigant. Il y a le marché, les commandes, la manutention, les livraisons, l'organisation, le temps passé à faire des propositions aux clients. Et surtout, le travail en cuisine, que je préfère et que je privilégie. C'est là que ma respiration se calme, que mon corps et mon esprit se concentrent sur le moment présent. Cuisiner, c'est immédiat.

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Pendant longtemps, j'ai proposé mes services à diverses entreprises, j'ai beaucoup travaillé, j'ai diversifié mes offres, mes prix et mes menus. Aujourd'hui, je veux cuisiner des plats qui me plaisent, avec des saveurs recherchées, des légumes variés, des couleurs. Je veux cuisiner pour des tables animées où les gens se laissent porter par les plats qui arrivent sans se demander s'ils vont prendre des photos et les poster sur Instagram'.

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4. Quels sont les services que vous proposez actuellement ?

J'ai récemment développé un concept de boîtes hebdomadaires contenant 3 à 4 jours de repas pour les familles qui n'ont pas le temps ou l'envie de cuisiner. Il s'agit de plats familiaux, savoureux, faciles à réchauffer et destinés à être placés au milieu de la table comme s'ils étaient faits maison : poulet rôti, gratins, lasagnes, couscous, tartes aux fruits, soupes, tiramisu, quiches... beaucoup de légumes. Ce projet se développe principalement grâce au bouche à oreille. J'envoie le menu tous les jeudis, les gens confirment pendant le week-end et les boîtes sont livrées à domicile les lundis ou mardis.

En outre, je continue à assurer le service de traiteur pour des événements spéciaux : festivals, séances photo, vernissages et dîners privés. Au-delà du travail culinaire, je donne la priorité aux arts de la table. J'aime les belles présentations et les fleurs. Je collectionne les vieux plats et les couverts en argent. J'aime les tables simples, dépareillées et colorées, les vieilles nappes en lin et les bougies qui coulent".

5. Quels sont les enseignements que vous avez tirés de votre parcours et que vous aimeriez partager avec ceux qui cherchent à développer leurs propres projets ou entreprises ?

La clé du développement d'un projet est de s'assurer qu'il s'aligne toujours sur les valeurs d'origine afin que le travail reste un plaisir et que cette joie se reflète dans le travail réalisé. Travaillez avec cœur, même si cela vous rend parfois fou ! L'écoute des autres, des clients et des collaborateurs est essentielle. Bien qu'un projet comme le mien soit avant tout une aventure individuelle, sans l'intérêt que m'ont porté mes proches, mes amis et mes clients, je n'aurais pas pu évoluer et progresser. Les autres me nourrissent aussi. Savoir se remettre en question fait partie des leçons de vie en général.

Parfois, on ne sait pas quelle direction prendre, on est indécis, on veut faire bouger les choses tout de suite, on attend des réponses, les devis prennent du temps, certains projets tombent à l'eau, on peut toujours faire mieux, et personne n'est indispensable. Il est donc essentiel de revenir à la respiration, au souffle qui est en nous. J'aime cette phrase d'Alain Bashung dans la chanson "Tel", qui dit : "Dans l'avenir, laisser venir, laisser le vent du soir décider." Je vous laisse méditer là-dessus.

6. Comment avez-vous découvert Luz Editions ? En quoi vous sentez-vous lié à la marque ? En quoi ses valeurs correspondent-elles à votre travail ?

'J'ai rencontré Paula Franco en 2015 ; elle cherchait un traiteur pour son mariage avec Antoine. De client/prestataire, nous sommes devenus voisins de palier puis amis. Je suis de près ses projets, ses collaborations avec certains artistes, et j'ai aussi la chance de voir naître des prototypes, de donner mon avis, de l'accompagner lors de visites chez des artisans, ou d'ouvrir mon appartement pour des séances photos.

La marque Luz, c'est Paula, c'est son aventure personnelle avec l'intention initiale de donner de la visibilité et de l'utilité à la beauté, de la simplicité et du sens aux objets du quotidien. Elle a regardé le Portugal avec beaucoup d'amour et de respect pour l'artisanat et les traditions de ce pays. Grâce à Luz Editions, nous avons redécouvert ce photographe portugais, Artur Pastor, dont le travail en noir et blanc, discret mais fort, était presque tombé dans l'oubli. C'est pour moi le projet phare de Luz car ces photos nostalgiques et sincères, désormais imprimées sur du lin tissé, constituent un objet délicat qui peut être à la fois une tenture murale, une serviette de toilette ou une serviette de table. C'est le produit que je recommande car c'est celui que j'utilise quotidiennement. Un tissu de qualité qui sèche rapidement et ne laisse pas de traces lorsqu'on essuie des verres, par exemple".

Interview Luz Editions avec Aurore Hainaux
Torchons 'Fé' et 'Meu Pai' de Luz Editions

7. Pour les personnes intéressées par vos services, comment peuvent-elles vous contacter ? Quel est le meilleur moyen de découvrir et de savourer vos spécialités culinaires ?

'Pour voir mon travail, il y a une page Instagram : cliquez ici.
Pour me contacter : [email protected].
Pour savourer mes délices, venez manger chez moi, c'est juste en face de Paula !

En guise de conclusion, nous remercions chaleureusement Aurore pour son parcours inspirant et sa magie culinaire quotidienne, qui nous rappelle de savourer les saveurs de la vie avec passion et créativité.

Merci Aurora !

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