Par amour de la nature, Filipa, Luis et leur petite famille ont quitté Lisbonne en faveur d'une nouvelle vie plus saine et plus en phase avec eux.
Un projet touristique dans les bagages, ils ont lancé "Cabanas do Lago", un lieu où vit leur famille, partagé avec tous ceux qui donnent un sens à la tranquillité et à la paix, loin du monde urbain.
1 - Racontez-moi comment est née cette aventure ?
(Filipa) "Luís a toujours rêvé d'aller vivre à la campagne, mais le projet n'a pas commencé comme ça. Il a commencé après la naissance de notre dernier enfant, Joaquim. Nous allions faire les cinq mois (de licence de maternité) ici à Santa Clara et nous avons découvert qu'une propriété était à vendre. Nous avons donc eu l'occasion d'acheter la maison où nous vivons actuellement, en pensant à changer de vie à la campagne, une occasion pour nos enfants d'avoir une enfance différente."
2 - Quel est l'objectif qui a donné des ailes à ce projet ?
(Luís) "Que nos enfants puissent grandir à la campagne pendant leur jeunesse. Il fallait que ce soit à un certain moment, pas trop tard, parce qu'à la pré-adolescence, ils n'ont plus envie d'aller vivre à la campagne... C'est plus difficile, ils ont déjà des relations plus fortes là où ils vivent. Nous voulions qu'ils grandissent avec nous ici, qu'ils aient une meilleure enfance. Jusqu'alors l'énergie était dépensée dans la folie du quotidien : se lever tôt, préparer les enfants pour chaque école : maternelle, primaire... trouver une place pour se garer à chaque fois... quand on arrivait au travail, la moitié de notre énergie était déjà dépensée. On respirait profondément tout en sachant tout le stress du travail qui nous attendait. C'était une pression constante. En plus, cela ne fait pas de sens que les gens vivent tous les uns sur les autres, les gens ont besoin de se donner de l'espace, de se donner la possibilité de s'arrêter et de respirer, de comprendre que la nature qui les entoure est un privilège. Ici, il y a moins de précipitation, il y a beaucoup plus d'écoute mutuelle et c'est important pour nous. C'est revenir à l'humain et donner un espace à nos enfants pour qu'ils grandissent en restant des enfants. C'était notre but à tous".
3 - Et qu'est-ce qui définit pour vous le mode de vie portugais ?
(Luís) "Les villes se ressemblent toujours beaucoup : Lisbonne, Leiria, Coimbra... c'est à peu près la même chose, selon ce que vous faites pour vivre. Comment définir le mode de vie portugais ? En résumé, nous sommes un pays pauvre, mal géré, très axé sur la consommation, mais nous avons un point positif : l'hospitalité. Nous aimons vivre ensemble, nos maisons sont ouvertes à tous. En général, les Portugais invitent les gens chez eux, on peut toujours compter sur eux pour mettre un plat supplémentaire sur la table. Ils sont très hospitaliers, encore plus hospitaliers envers les étrangers qu'envers leur entourage, pourrait-on dire. En revanche, notre culture portugaise est très avare, nous nous comparons toujours à nos voisins. Nous ne nous ouvrons pas beaucoup mais nous sommes très accueillants, nous aimons partager avec les autres. Ici, à la campagne, il y a beaucoup d'entraide. Dans l'agriculture, on s'aide et on partage. À la campagne, le mode de vie portugais est plus communautaire, plus authentique, moins égocentrique. En ville, à l'intérieur des immeubles, on vit la porte fermée. Ici, à la campagne, les gens vivent avec la porte ouverte, pour ainsi dire. On est plus disponible pour parler, on n'est pas trop pressé, on a plus de temps pour les autres".
4 - Qu'en est-il de l'avenir ?
(Filipa) "Dans le cadre de notre projet touristique, nous voulons construire davantage de huttes, toutes différentes les unes des autres, afin de donner aux gens des perspectives différentes de ce que c'est que de voir la nature. Nous voulons aussi créer les conditions pour que nos enfants soient plus proches de nous, pour qu'ils s'enthousiasment pour cette vie. Au fond, il s'agit de donner plus de qualité aux personnes qui nous rendent visite, de rendre notre espace plus charmant et de faire en sorte que nos enfants grandissent en ressentant la magie de cette dimension verte".
5 - Enfin, pouvez-vous me dire quel article Luz Editions définit le mieux l'âme portugaise ?
(Luís) "Luz Editions valorise les traditions et ce que la culture portugaise a développé. Nous pensons que ce serait les torchons en lin. Le lin est très portugais, il a toujours été cultivé ; aussi bien les graines que les fibres, l'industrie textile qui a toujours été très forte avec beaucoup de qualité ; également la céramique, le bois... donc oui, ce serait les torchons. C'est une chose fantastique... associer la photographie d'un photographe aussi intéressant et profond, les traditions, la culture portugaise, le mode de vie, la pêche dans la campagne, en arrière-plan des images liées aux quatre saisons de l'année, au moment des récoltes, des plantations, des semailles, les gens tous ensemble, les collations... oui, les torchons, sans aucun doute."
Merci de nous inspirer, Filipa et Luís.
Toutes les photos proviennent d'Airbnb Portugal (sauf le portrait de famille, de Gonçalo F. Santos).
Suivez leur travail sur Instagram: @cabanasdolago.
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