Avec l'arrivée du printemps, nous voulons tous des couleurs, des rêves et de l'inspiration. C'est avec ces idées en tête que Luz Editions s'est associé à Cécile Mestelan pour une collaboration.
Fabriquée à la main au Portugal, cette édition limitée de jolies assiettes aux lignes douces, à l'univers poétique et aux mots inspirants vient compléter notre gamme d'articles avec une histoire à raconter.
À l'occasion du lancement de cette collection, nous avons demandé à Cécile de nous parler de son lien avec la céramique et avec le Portugal où elle vit et travaille.
La première fois que j'ai rencontré Cécile, c'était pour une interview pour Lisbon by Light. À cette époque, elle se trouvait dans une phase différente de vie, partageant son atelier avec d'autres céramistes ou étudiants. Aujourd'hui, près de trois ans plus tard, elle a défié les temps actuels et parié sur un espace à elle où elle se sent plus que jamais libre de créer.
Cécile, peux-tu te présenter ?
Je m'appelle Cécile Mestelan, je suis française de Biarritz et je vis au Portugal depuis 2014 pour l'amour de la céramique et pour l'amour de ma vie.
Vous souvenez-vous du moment où vous avez eu l'idée de vous lancer dans ce métier ?
Cela peut sembler un peu romantique et cliché, mais c'est la "vie" qui m'a amené à le faire. Je n'y avais jamais vraiment pensé. Alors que j'étais à l'ECAL pour mon master, j'ai rencontré un étudiant portugais (avec qui je suis maintenant mariée et avec qui j'ai trois enfants), qui m'a fait découvrir la céramique en m'invitant à postuler pour la résidence à Vista Alegre.
Comment as-tu vécu cette résidence ? Qu'as-tu appris ?
J'ai suivi un programme de résidence de trois mois à Vista Alegre, la prestigieuse et historique marque de porcelaine du Portugal, qui se concentre sur l'artisanat d'art depuis 1824. J'ai travaillé dans le département de modelage avec quatre artisans hautement qualifiés. J'ai acquis une série de compétences précieuses, notamment pour les techniques de fabrication de moules.
Pourquoi avez-vous choisi la céramique ?
Dès que j'ai commencé à travailler l'argile, j'ai adoré la sensation, les possibilités infinies qu'elle offre. La liberté de donner vie à des formes avec mes mains, mais en même temps, l'argile n'est pas si facile à manipuler. C'est un défi permanent et j'aime cet aspect. C'est difficile, ce n'est pas un métier facile et prévisible, mais on peut apprendre tellement de choses du processus. En général, je suis très impatiente de réaliser des choses, quand je commence, il faut que ce soit fait le plus vite possible. Avec la céramique, j'ai appris que c'était impossible. Le temps d'attente pour ouvrir le four en cours de cuisson peut être difficile à supporter, mais l'anticipation et la curiosité qu'il suscite sont gratifiantes. De nos jours, nous avons presque tout immédiatement, alors le processus m'apprend à apprécier la patience.
En quoi votre artisanat est-il lié au Portugal ?
Le Portugal est très réputé pour ses céramiques, nous en sommes entourés dans toute la ville ! Il y a beaucoup de petits artisans locaux et de boutiques présentant différents styles, traditionnels et contemporains. Et nous avons des carreaux de céramique presque partout dans l'architecture ! Ces carreaux sont connus sous le nom d'"azulejos". De nombreux bâtiments historiques et plus récents utilisent les carreaux pour raconter une histoire particulière en peignant des scènes dessus. Vous trouverez des carreaux à l'extérieur et à l'intérieur de toutes sortes de bâtiments, des bâtiments de services publics aux églises et aux restaurants, et même dans les parcs.
Le Portugal a une longue histoire de production de céramique à l'échelle industrielle pour de nombreux autres pays d'Europe. L'économie d'un village peut être soutenue uniquement par la production de céramiques. D'après ce que j'ai lu, aucun autre pays n'a utilisé les carreaux de céramique de manière aussi extensive et cohérente que le Portugal.
Qu'est-ce qui t'a attiré dans cette collaboration ?
Tout d'abord, j'ai été flatté d'être sollicitée pour ce projet. Ensuite, la liberté qui m'a été donnée dans le choix des formes et des couleurs avec pour seule prescription l'utilisation de mots et d'expressions.
Si vous deviez choisir une assiette de la collection, laquelle serait-elle ?
Je choisirai Sonhar Sempre parce que j'aime l'idée d'avoir une page blanche - dans ce cas une assiette blanche - que l'on doit remplir en se projetant dans le futur même si ces derniers temps cela semble difficile. Une certaine idée du rêve et de la liberté sans barrières ni limites.
